Méryll Ampe · 2021-2023

01.01.21

Cabane-instrument

Mars 2021 Mai 2023

En résidence à La Station - Gare des Mines, Méryll Ampe travaille à la conception d’une cabane conçue comme un espace d'écoute et de création sonore questionnant les qualités acoustiques du bois. Le rond-point de la Porte d’Aubervilliers entre-tient des mondes, comme un centre de gravité opérant un phénomène d'attraction autour duquel circulent, se concentrent et cohabitent un ensemble d’être vivant·e·s et d’objets. Cette ronde hypnotique émet un fond sonore permanent auquel s'ajoutent les bruits d’établissements de la nuit.

Pendant le confinement, Méryll Ampe a retrouvé un souvenir, une trace : une bande VHS, enregistrement d’une émission qui témoigne du temps où elle construisait des cabanes dans les forêts de Sénart (91).

La cabane est un espace transitionnel. La base d'une cabane commençait pour moi par le choix de l'espace trouvé entre les arbres. Puis je cherchais du bois mort, découpais de petits arbres. J'étais armée d'un marteau, de clous, d'une paire de ciseaux et de ficelles. Sans échelle - à ma hauteur. Durant le confinement, j'ai retrouvé une cassette de l’émission : La Grande Famille de Jean-Luc Delarue, dans laquelle je raconte mes constructions de cabane. J'avais sept ans. Mais sur cette cassette, l'image n'est plus là, seul le son persiste. (Méryll Ampe)

Ce souvenir, confronté à ses observations sur la Porte d’Aubervilliers, ont conduit l'artiste à développer une recherche sur les espaces d'accueil et de création de sons.

Que reste-il d'attention dans le brouhaha ? La cabane n’est plus seulement un lieu de l’imaginaire et de l’émancipation, elle devient aussi une œuvre-instrument, un lieu où s'éprouve le son, où il se façonne et d’où il est transmis.

Biographie : Méryll Ampe

Sculpteur de formation et artiste sonore, Méryll Ampe établit des liens entre ces deux pratiques. Après une formation de sculpture sur bois à l’Ecole Boulle, il a mené un travail de création plastique et sonore à l’Ecole des Beaux-Arts de Paris-Cergy.

Dans son travail, il conçoit le son comme une matière à sculpter qui se déploie à travers des expérimentations de mise en espace (quadriphonie, multidiffusion). Il puise dans des techniques directement liées à la sculpture : tailler dans la masse, modeler à l’aide de logiciels de traitements sonores. Les jeux rythmiques de percussions, le silence, la résonance des matières (plâtre, terre…) ou phénomènes sonores (ondes stationnaires, réflexions) sont des préoccupations liées à la matérialité du son. Ils prennent forme lors de performances sonores, installations, sculptures, volumes et dessins par lesquels elle tente de les évoquer, de les rendre visibles et tangibles. Il utilise des éléments acoustiques, sonores (voix, moteur, ventilateur, etc.) captés dans son quotidien qu'il travaille avec des outils de traitements électroniques (synthétiseurs), analogiques, K7, batterie, etc. Il fait évoluer ces dispositifs permettant de générer résonances, tensions, ruptures et ponctuations.